Événement présenté par Césaré CNCM/Reims lors du festival La Magnifique Avant-Garde
Concert réservé aux professionnels* à la Cartonnerie de Reims / Retransmis en streaming sur Youtube à partir du 10 avril
*Conditions d'accessibilité à la représentation sur place dues aux contraintes sanitaires
Mood : chant, harmonium indien, ttunttun
Sainkho Namtchylak : chant, tambour inuit
Durée : 40 minutes
Tout public
Production Passage production, Avec le soutien de la DRAC Ile-de-France, Césaré CNCM/Reims et la Cartonnerie de Reims
Une rencontre entre Mood (chanteuse française aventureuse passionnée des musiques orientales indiennes indonésiennes et occidentales) et Sainkho Namtchylak (chanteuse originaire du Touva* iconoclaste des scènes expérimentales). Cette rencontre est un éloge de la transmission intergénérationnelle entre deux femmes artistes exploratrices de la voix sous toutes ses formes.
Sur scène, les deux voix s'entremêlent à la conquêtes de terres inexplorées, de steppes safrans et d'aurores boréales brunes, rugueuses et célestes.
Deux femmes vocalistes et multi-instrumentistes seules sur le plateau, comme en miroir
l’une de l’autre, chacune abondant avec sa propre culture et son héritage.
Entre chants de guérison et expérimentations cantiques et modernes, “Moon Sisters” raconte aussi la sororité, le puissance du féminin d’une manière universelle.
*Le Touva ou république de Touva est une république de la fédération de Russie
Ce projet est imaginé et dirigé par Mood, qui à découvert Sainkho à l’adolescence , lors de l’une de ses premières formations dédiées au chant dans le milieu des musiques improvisées.
Pour la jeune femme, c’est un rêve de réaliser une création avec l’une de ses mentors ; Mood a également de lointaines origines mongoles, cette rencontre est donc aussi pour elle une forme de reconnexion intime à certaines racines ancestrales.
Pour Sainkho, c’est une véritable première de réaliser une création en duo avec une autre chanteuse, ce qui représente un véritable "nouveau challenge".
Ce spectacle sera très fortement emprunt de la question des cycles de la vie. Il sera pensé comme un rituel initiatique entre les deux femmes, sous la lune des chamanes du monde.
Deux sœurs d’âmes chantantes, entre berceuses incantées et libération des cris du monde.
Sainkho par France Culture
« La musique c’est de l’inattendu qui arrive » comme l’écrit la chanteuse dans une note d’intention.
« Du souffle divin au cri primal » comme le soulignait Mondomix. Vous entendez ici un peu de chant diphonique (le khöömei chez les chamanes touvains) une technique qui consiste à produire deux sons simultanés : le premier, sorte de bourdons dans le larynx, et le second plutôt harmonique avec les lèvres ou la langue, ce qui produit au final l’impression d'entendre deux voix. Technique qui ne masque jamais la poétique d’une écriture singulière : « de la neige qui tombe sans toi, des mots encore jamais chantés »
Sainkho Namtchylak, figure marginale ne serait-ce que par son parcours : (qu’elle rappelle au travers de ses chansons notamment « The Road back » ou le chemin de retour, à revers) née dans un petit village, elle a grandit à Kyzyl, la capitale de la République de Tuva, elle choisit le chant diphonique habituellement réservé aux hommes. Le comité Philharmonique local lui refuse toute reconnaissance académique, un rejet de plus dans un pays qui déjà subit l’opprobre de ses voisins mongoles, méfiants de leur chamanisme. Une singularité résumée dans la dernière chanson « Nostagia too » : « mon habitude est étrange parce que je suis seule ». Sans doute moins en moins.
Mood - par Alain Damasio
"Monsieur tout le monde ne connaît peut-être pas encore Miss Mood. Là où d’autres s’égosillent ou gazouillent, brillent, braillent et s'embrouillent, Mood chante. Sa voix est fougue et feu, elle feule, elle fuit, elle coule. Mood, c’est ce moment où le chant revient aux sources, retourne au souffle. Devient un pur art de l’air, une pure lyre altière qui vibre comme si ses lèvres ouvraient un livre, sa bouche une bible de sons et de timbres denses et libres. D’elle il existe un sabre où l’air qui sort du fourreau de sa gorge fait saillir une épée de forge, fait jaillir un arbre. Sachez qu’elle maîtrise le chant indien, le respiré inuit, la diaphonie, le Chouan, le Français, le Celte, l’Arabo- andalou... puisqu’il faut de tout pour faire un Mood ! » Alain Damasio (écrivain)