UNE SIMPLE BANDE SÈCHE ÉTIRÉE DANS LE BLEU

Création collective de la compagnie « Invitez le monde »

Texte de Làszlo Krasznahorkai

A propos du peintre Ferdinand Hodler

avec la participation scientifique de l'Institut Ferdinand Hodler

Mise en scène Laure Donzé

Jeu Hounhouénou Joël Lokossou

Chant Bénédicte Taurana 

Accordéon Chrystel Sautaux

Scénographie et accessoires Damien Comment

Production Yves Noirjean & Cie Invitez le monde

Coproduction et diffusion Passage production


CRÉATION DANS LE CADRE DES MIDI THÉÂTRES (Suisse)

DU 20 SEPTEMBRE AU 2 OCTOBRE 2021

  

Centre Culturel de Porrentruy / les 20 et 21 septembre à 12h15

Nebia, Biel/Bienne / 22 septembre à 12h15

Théâtre du Jura, Delémont / 23 et 24 septembre à 12h15

Casino Théâtre de Rolle / 25 septembre à 12h15

Théâtre Benno Besson, Yverdon-les-Bains / 27 septembre à 12h15

 Théâtre de Valère, Sion / 28 septembre à 12h15

Théâtre du Pommier, Neuchâtel / 29 septembre à 12h15

 Nuithonie, Villars-sur-Glâne / 30 septembre à 12h15

Théâtre Le Reflet, Vevey / 1er et 2 octobre à 12h15

 


LE TEXTE  de László Krasznahorkai

Gare Cornavin, 1909. Un type bout d’impatience et de chagrin dans une file d’attente. C’est Ferdinand Hodler, le peintre, qui vient de perdre son amante. Augustine est morte et c’est insoutenable. Augustine est morte et cette foule l’insupporte. Il part à Vevey retrouver Valentine, qui mourra elle aussi.

Tout ce qui vit finit à l’horizontale, étiré comme un paysage, couché dans le sens du lac. Augustine est morte ; elle est devenue une simple bande sèche étirée dans le bleu.

« (…) depuis la fenêtre du wagon bien chauffé il aperçoit brusquement, à côté des rails, la silhouette d’un homme dépenaillé luttant pour avancer contre le vent, lui-même en 1880, marchant à pied, avec ses toiles entassées sous le bras et sur le dos, vers Morges, où il espère les vendre, cela et puis un chien tout crasseux dans la tempête, le vent, bien que contraire, souffle du lac, et s’abat sur eux encore et encore, la route est longue jusqu’à Morges… » 

C’est un regard inusité sur Hodler auquel nous convie ce spectacle. Au génie de la peinture suisse se substitue ici un homme giflé par le deuil, au bord de l’implosion.

 A défaut du pinceau, ce sont le chant d’une soprano et les mots d’un auteur hongrois dans l’incarnation lumineuse d’un comédien béninois qui donnent naissance aux paysages.

 Au XX° siècle, plus précisément en 1909, il est l’occasion de découvrir un peintre paysagiste, en Suisse, probablement l’alter ego de Ferdinand Hodler, qui s’approche « de l’ultime, de la grande fin cosmique ». Elle est quelque part « dans le bleu des bandes horizontales ».


LE DOSSIER

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NOTE D'INTENTION DE MISE EN SCÈNE

La première fois que j’ai rencontré Joël Lokossou, il m’a lu dans une cuisine, d’une traite, Une simple bande sèche étirée dans le bleu. Il portait depuis longtemps dans sa besace ce texte saisissant, né du regard d’un auteur hongrois sur Hodler, le peintre suisse, croqué dans un moment de profond désarroi.

J’ai été saisie par la force de frappe de ce récit ainsi que par l’éclairage inédit qu’il proposait sur une figure tutélaire explorée ici dans une rare intimité. La brièveté de la nouvelle et son intensité semblent taillées tout exprès pour un Midi Théâtre, format culturel pensé comme une incursion furtive, à l’heure du repas, dans un univers inusité.

Lorsqu’on pense à mettre en scène une nouvelle sur Hodler, immédiatement se pose la question de la peinture. Comment monter un spectacle sur un peintre sans tomber dans l’exercice didactique qui consisterait à faire dialoguer le texte avec ses tableaux ?

Un heureux hasard a placé sur la route de ce projet la soprano Bénédicte Tauran. Et si l’évocation de la peinture se faisait par la musique ? Et si les couleurs, le parallélisme des paysages, les saisons sur le Léman, mais aussi la sensualité des corps, leur décrépitude et leur dissolution étaient traduits par la voix plutôt que par le pinceau ?

Dans le foyer du théâtre, entre les tables, se dresse Joël Lokossou. Il nous parle de Hodler comme s’il était, en cet instant crucial, au cœur de lui. 

Il sonde ses batailles intimes dans le moment d’égarement fou qui suit la perte d’un être cher. À ses côtés, une femme qui chante. C’est Bénédicte Tauran, soprano, qui à la fois figure les femmes de cette histoire – Augustine qui vient de mourir, Valentine que le peintre s’apprête à rejoindre – et accompagne par sa voix la tornade qui s’abat sur Hodler...

Surtout, elle chante çà et là des pièces du répertoire qui disent la mort, l’amour, la douleur et amènent au récit des respirations salutaires.

Laure Donzé





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