Ecriture et mise en scène : Isabelle JEANBRAU
Interprétation : Thomas Durant, Benjamin EGNER, Karine HUGUENIN, Matthias GUALLARANO, Cécile MAGNET, Sandra Parra, France Cartigny et/ou Emilie Rambaud
Musique originale : Daniel JEA
Création décors : Hélène VANOVRE, Adrienne ROMEUF, Karine BOUTROY et Alexandra JIN DE SEDOUY
Création lumière : Alexandre Varette et Sylvain Mizandeau
Une création théâtrale et musicale, une écriture en complicité entre frère et soeur
Une tragi-comédie qui prend le parti de poser un regard décalé sur les relations familiales.
Un noyau familial assiste, démuni, à la disparition de la mère. Pour ne pas en pleurer, chacun s'engouffre dans un tonitruant déni familial.
Quand une famille s'engouffre dans le déni pour tordre le cou au chagrin, c'est que le rire veut avoir le dernier mot.
Dans un hymne à la vie, chacun y va de son énergie à interdire la douleur.
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L’heure est soudain venue pour moi de raconter le farouche refus du malheur qui a emprisonné la mort de ma mère.
Ce qui m’importe en tant qu’auteur est avant tout de faire rire de ce tragi-comique dans lequel le déni entraîne les personnages. Peindre une famille écrasée par la mort et qui agit en toutes circonstances pour nier la douleur. La mort presque transmuée en source de joie par des adultes hagards qui nient tout tragique pour épargner de la douleur aux enfants. Faire faire la grimace au drame : rien de plus grotesque !
La pièce se déroule sur trois tableaux que 20 années d’une vie désormais sans la mère, séparent…
Les enfants devenus adultes prennent enfin la parole et viennent récupérer « leur mère » pour la mettre là où chacun lui refuse sa place : au cimetière.
Les personnages se parlent sans cesse sans jamais s’écouter. Chacun ne pense qu’à continuer à vivre, à manger, dormir, se soucier des petites choses du quotidien. La drôlerie des situations autant que leur gravité mène la danse. Le plus court chemin pour montrer à travers ce drame une comédie humaine.
« Un roman : c’est un miroir qu’on promène le long d’un chemin »
Frappée adolescente par cette citation de Stendhal en haut d’un chapitre de « Le Rouge et le Noir », je me fais témoin de l’absurde du comportement de cette famille qui a presque dansé sur le lit de mort de ma mère, pour l’exorciser…
Il s’agit d’écrire des situations loufoques, où la petite musique de la mort rode.
Ainsi les parties guitare jouent le personnage de la mère mourante, puis défunte. La musique (guitare et batterie) interprète la partition émotionnelle de la mère qu'on ne voit jamais, mais encore le murmure des non-dits au sein de cette famille.
Mon frère Daniel Jea collabore à ce spectacle qui touche à notre enfance commune en tant que guitariste professionnel et auteur compositeur.
Isabelle Jeanbrau